Bestiaire: le dormeur médiéval

C'est au creux d'une dune d'où s'écoule la terre,
Accrochant puissamment ses brumes à l'écueil
Orange ; où le soleil, de Mars crépusculaire,
Luit : c'est un petit eden irradié par le deuil.

Un novice, bouche ouverte, heaume ôté,
Et la nuque baignant dans le sable poudreux,
Dort ; il est étendu sur le métal rouillé,
Pâle dans son lit ocre où la poussière pleut.

Les pieds dans la ferraille, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

L'azote ne fait pas frissonner sa narine;
Il dort dans l'amarante, le gant sur la poitrine,
Apaisé. Il a deux trous rouges au côté droit.




Je ne peux t’assurer que cette piste n’est pas un piège et tu vas te demander qui écrit cela !
Argoth a ses pairs et connaît l’endroit. C’est vrai mais il n’a rien fait.
Manque t’il un sonnet ? Un rythme ? Cherche donc.
Encore une énigme ? pourquoi ? Il n’y en a pas, une épreuve de tristesse pose beaucoup d’interrogations a elle seule.

Il est jeune c’est un fait. Son doux visage est conservé car ce sol l’a décidé.
Il a sur lui la dague du Sire c’est certain.
Toi qui un jour ira vers lui, respecte le et respecte le lieu.

Il est de l’époque du Sire et il a souffert.
Lui seul peut fixer désormais le ciel car l’homme ne peut dormir face aux étoiles.
La voie initiatique de Granmorthan Maillart, ou le chemin comme il se nomme, le dormeur t’aidera.

Il a connu l’angélus et la soupe du pauvre. Il a entendu la voix de Bhort le fort et a côtoyé Gambriel.
Un simple écuyer, blessé, qui a voulu respirer l’air qu’il ne fallait pas, une dernière fois.
Son histoire est longue pour une si courte vie.

Lorsque tu seras dans cette retraite, préservée, parle doucement.
Tu t’adosseras à ses cotés et tu lui parleras d’une voix douce.

Si tu es femme, embrasse le comme ton propre enfant et efface le cauchemar de la nuit.
Si tu es homme, parle lui avec amour comme si ce fils était ta plus grande fierté.